Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale
Le projet « Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale » soutient les efforts déployés par des défenseurs de la société civile dans sept pays d'Afrique subsaharienne afin de tenir redevables leurs gouvernements vis-à-vis de leur engagement visant à augmenter les investissements nationaux dans les produits et services de planification familiale, ainsi qu’à améliorer la transparence des données budgétaires relatives à la planification familiale.
La société civile joue un rôle important au niveau mondial pour faire en sorte que les gouvernements des pays mobilisent des ressources afin de répondre au besoin urgent d’atteindre une appropriation nationale de la planification familiale de manière durable. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, l'investissement national dans les services et les produits de planification familiale est insuffisant, surtout par rapport au financement octroyé par les bailleurs de fonds. Le manque d'appropriation par le gouvernement s’avère évident lorsque les allocations et les dépenses nationales pour la planification familiale sont minimes par rapport au financement annuel total nécessaire dans un pays pour fournir des programmes et des services de qualité. Dans le cadre de ce projet, les organisations de la société civile font un suivi des budgets de planification familiale en vue de tenir les gouvernements redevables de leur engagement d’augmenter les investissements dans ce domaine et de veiller à ce que ces fonds soient correctement déboursés et dépensés. Puisque ces efforts de suivi et d'analyse dépendent de la disponibilité des données budgétaires du gouvernement, nos partenaires plaident pour la transparence des allocations, des décaissements et des dépenses en matière de planification familiale.
Le Groupe de Recherche, d'Action et de Formation en Épidémiologie et en Développement et Social Watch Bénin ont joué un rôle de premier plan dans les efforts de plaidoyer qui ont conduit l’Assemblée nationale à augmenter le budget pour des produits contraceptifs de 50 millions de FCFA à 300 millions de FCFA entre les années fiscales 2021 et 2022.
Partenaires
• Centre for Reproductive Health and Education (Centre pour la santé reproductive et l’éducation, CRHE)
• Centre pour la gouvernance démocratique (CGD)
• Groupe de recherche, d’action et de formation en épidémiologie et en développement (GRAFED)
• Initiative pour la justice Sociale, la transparence et la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire (SOCIAL JUSTICE)
• Malawi Network of AIDS Service Organizations (Réseau malawien d’organisations de service liées au SIDA, MANASO)
• Mission des jeunes pour l’éducation, la santé, la solidarité et l’inclusion (MESSI)
• Samasha
• Social Watch Bénin
• SOS Jeunesse et Défis (SOS/JD)
• Tanzania Communication and Development Center (Centre tanzanien pour la communication et le développement, TCDC)
Pays
Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Malawi, Ouganda, Tanzanie, Zambie
Au cours des dix dernières années, les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne se sont engagés à mobiliser des revenus générés au niveau interne pour financer les programmes de planification familiale. Cet engagement a été motivé par le fait que le financement des bailleurs de fonds est en baisse, ce qui peut être lié à des restrictions politiques préjudiciables qui nuisent les incitations des gouvernements à répondre aux besoins de financement au moyen des ressources nationales. Pour tenir ces engagements – tant dans les stratégies nationales que dans les initiatives régionales et internationales, telles que le Partenariat de Ouagadougou et Family Planning 2030 – les gouvernements doivent allouer des fonds à la planification familiale dans le cadre des processus budgétaires nationaux et infranationaux, ainsi que garantir le décaissement et les dépenses.
Les organisations de la société civile ont pris l’initiative principale de déployer des efforts en termes de redevabilité concernant les engagements financiers de leur gouvernement en matière de planification familiale. Renforcés par le suivi budgétaire et le plaidoyer, la pression exercée par la société civile peut, au fil du temps, permettre une mobilisation durable des ressources nationales et une appropriation de la planification familiale par le gouvernement. L’aboutissement de ces efforts dépend de la disponibilité publique des données budgétaires officielles – relatives aux besoins de financement de la planification familiale, aux allocations, aux décaissements et aux dépenses – afin que les organisations de la société civile disposent d’éléments probants pour éclairer leur plaidoyer visant à garantir que les engagements se concrétisent en actions budgétaires.
Dans le cadre de notre projet « Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale », PAI soutient les défenseurs de la société civile dans leurs efforts en matière de suivi des budgets de planification familiale en mettant en œuvre le Cadre commun pour le suivi des dépenses publiques en matière de planification familiale, une approche qui a été développée par les défenseurs de la société civile et par PAI. Ce cadre et les outils utilisés mesurent, sur une base annuelle, les performances des gouvernements quant à leurs investissements dans les produits et services de planification familiale, ainsi que le niveau de transparence des données budgétaires relatives à la planification familiale. Composé d’un ensemble standard d’indicateurs pouvant être utilisés dans tous les contextes nationaux, le cadre commun suit le cycle de planification et de budgétisation – du besoin de financement à l’allocation, au décaissement, aux dépenses et aux résultats.
La méthodologie systématique nous a aidés à [découvrir] les données budgétaires de planification familiale pour le plaidoyer, et le tableau de bord a permis à différentes organisations de la part des organisations de la société civile de se réunir et de créer un ensemble commun de données à utiliser pour éclairer le plaidoyer.Wezi Mjojo, ancien chef des finances et de l'administration, MANASO
Impact
Le plaidoyer déployé de manière conjointe par MANASO et par une coalition de la société civile a abouti à une augmentation de 9 % du budget des produits contraceptifs pour l'année fiscale (AF) 2020/21 au Malawi, et ce malgré le fait que les décideurs politiques voulaient réduire l'allocation pendant la pandémie de la COVID-19.
Le plaidoyer mené par SOCIAL JUSTICE a permis d'inclure deux engagements pris par le gouvernement dans le Plan d'action national 2020-2022 du Partenariat pour un gouvernement ouvert afin de créer une ligne budgétaire spécifique pour l'achat de produits contraceptifs et de publier régulièrement des données relatives au budget pour la planification familiale sur le site Internet du ministère de la Santé de Côte d'Ivoire. Grâce au suivi continu de SOCIAL JUSTICE, le ministère de la Santé a inclus une ligne budgétaire dédiée aux produits contraceptifs dans son budget de l'AF 2022.
En Zambie, le suivi et le plaidoyer de CRHE ont permis d'augmenter le nombre de décaissements de subventions de santé (y compris les fonds pour la planification familiale) du ministère des Finances à l'ensemble des 116 districts - de trois subventions mensuelles au cours de l'AF 2017 à un décaissement complet (12) au cours de l'AF 2021.