Ces deux dernières années, dans le cadre du projet UHC Engage, PAI et ses partenaires de la société civile en Afrique subsaharienne et en Asie ont tout mis en œuvre pour saisir les opportunités de faire progresser la santé et les droits sexuels et reproductifs, y compris la planification familiale, à l’occasion de la réforme de la couverture sanitaire universelle. La difficulté vient du fait que les soins de santé universels présentent de multiples facettes qui sont par définition spécifiques à chaque pays. Décoder l’environnement de la réforme politique et financière de chaque pays est essentiel pour éclairer les possibilités dont dispose la société civile pour engager les décideurs politiques à accroître l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour toutes les personnes, en particulier pour les femmes et les filles.
Les détails des politiques émergentes au niveau national ne sont pas largement disponibles à l’échelon mondial et régional. Les fiches pays de notre série Décoder les politiques de financement des soins de santé primaires au niveau national viennent combler cette lacune fondamentale dans les connaissances.
Le Ghana : Au Ghana, le concept de couverture sanitaire universelle ne date pas d’hier. Entre la fin des années 1970 et le début des années 2000, le ministère de la Santé a introduit d’importantes réformes politiques pour accroître l’accès à des soins de santé de qualité tout en garantissant un filet de sécurité financière à partir des frais à la charge des patients. Les objectifs de développement durable de 2015 ont procuré un regain d’énergie pour accomplir de nouveaux progrès dans la concrétisation de la couverture sanitaire universelle.
L’Inde : En 2018, le gouvernement indien a lancé Ayushman Bharat, le programme modèle de ses Centres de santé et de bien-être, et Pradhan Mantri Jan Arogya Yojana, le plus grand régime public d’assurance maladie au monde. L’un des plus grands défis de ce processus réside dans le fait que nombre de ces centres de santé et de bien-être ne sont pas encore opérationnels, ce qui a creusé les écarts d’accès à la planification familiale dans le secteur public.
Le Kenya : Fin 2018, le gouvernement national du Kenya a présenté un programme pilote dans quatre comtés (Kisumu, Nyeri, Isiolo et Machakos) visant à élargir l’accès aux soins de santé et à atteindre la couverture sanitaire universelle à l’horizon 2022 pour que chaque citoyen ait accès à des services de santé de qualité sans devoir faire face à des paiements directs élevés.
L’Ouganda : En 2019, les décideurs politiques ont présenté en Ouganda un projet de loi pour mettre en place un régime national d’assurance maladie, une première étape importante dans la progression des objectifs relatifs au financement des soins de santé universelle du pays. Les responsables gouvernementaux ont consulté la société civile et les communautés locales tout au long du processus afin d’asseoir sur une base solide la réforme de la politique de santé et de financement la plus importante depuis des décennies.