Ces dernières années, les gouvernements ont réalisé des progrès importants pour augmenter le financement des programmes de planification familiale, même si des efforts considérables restent encore à fournir. Par exemple, d’importantes initiatives telles que FP2020, le Partenariat de Ouagadougou et le Mécanisme de financement mondial ont réussi à mobiliser les engagements souscrits par les gouvernements en faveur du financement des programmes de planification familiale. Les efforts de sensibilisation ont permis que ces engagements soient concrétisés par des affectations budgétaires mais, face aux difficultés liées au contrôle des dépenses gouvernementales en temps réel, peu de progrès ont été accomplis en ce qui concerne le suivi de ces dépenses.
Les bailleurs de fonds jouent un rôle important dans les pays dépendant de l’aide extérieure à l’égard du financement de la planification familiale, ce qui n’encourage pas les gouvernements à assumer leur rôle de leadership pour répondre aux besoins de financements et consacrer leurs propres ressources aux programmes de planification familiale. L’appropriation par les gouvernements nationaux reste encore à la traîne dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne, comme en témoigne la faible part des investissements en termes de pourcentage du soutien total nécessaire pour garantir des programmes de planification familiale de qualité. Par ailleurs, il n’existe pas d’approche communément acceptée pour mesurer et assurer le suivi des dépenses gouvernementales en matière de planification familiale. L’absence de telles normes empêche de comparer les investissements gouvernementaux entre les pays, et—en fonction de la taille de la population, du pouvoir économique et d’autres facteurs—et de faire une évaluation comparative des dépenses gouvernementales à des niveaux acceptables.
Il est indispensable que les gouvernements s’approprient les programmes de planification familiale de manière durable. La société civile a un important rôle à jouer dans le renforcement de la mobilisation de ressources nationales de façon durable. En juillet 2017, PAI et Advance Family Planning ont réuni des experts du plaidoyer budgétaire pour la planification familiale venus du Kenya, du Malawi, du Nigeria, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie afin de rendre opérationnel un cadre commun pour le suivi des dépenses gouvernementales liées à la planification familiale. L’objectif à long terme de cet effort vise à s’assurer que les gouvernements respectent leurs responsabilités en affectant et en dépensant la majeure partie des fonds requis pour l’approvisionnement des produits et la prestation de services de planification familiale.